En Mongolie intérieure, le gouvernement chinois a engagé la lutte contre la désertification des steppes et la dégradation des terres. Depuis une dizaine d'années, il encourage la migration et la sédentarisation des éleveurs nomades en milieu urbain. Sur le terrain, si les subventions de l'Etat poussent certains à partir en laissant derrière eux leurs terres, d'autres restent profondément attachés à leur mode de vie.
Les Gitans sont des nomades, les Gitans vivent des allocations, les Gitans sont des voleurs, les Gitans sont très croyants...mêlant souvent vrai et faux, les idées reçues sont dans toutes les têtes. Rejetés encore aujourd'hui, les Gitans inquiètent...
A partir de l'expérience de mixité sociale vécue par des enfants gitans sédentaires ou en migration (Perpignan, Toulouse, Barcelone) et des enfants marocains de familles ayant récemment immigré en France, l'auteur cherche à identifier les processus de déscolarisation de ces enfants dans des contextes communautaires où l'école ne peut leur assurer seule la transmission des compétences culturelles et sociales requises dans la société française pour acquérir l'autonomie adulte et citoyenne.
Si bien la lutte contre les discriminations occupe désormais une place centrale dans le débat public français, force est d'admettre que la dénonciation des discriminations touchant les gens du voyage et/ou les Tsiganes reste encore problématique tant du point de vue des associations antiracistes traditionnelles que des institutions républicaines. De fait, les préjugés anti-Tsiganes relèvent d'un quasi-consensus entre les élites et la population, induisant la déshumanisation, sinon la dénationalisation d'un groupe social. Après avoir fait le constat que les Tsiganes sont exclus de l'imaginaire social, l'auteur s'attache à analyser le racisme municipal qui est à la base de la fabrication local du préjugé, devenant par la suite un préjugé d'Etat avec la caution officielle des élites républicaines.
A partir des lettres émouvantes écrites par des Manouches internés dans les camps français au cours de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale, l'auteur témoigne que dans certaines situations particulières les Tsiganes illettrés sont capables de surmonter la résistance qu'ils font vis-à-vis des institutions et envers toute forme d'institutionnalisation, et qu'ils savent parfaitement recourir à l'écriture des Gadjé. Pour ce faire, il analyse la correspondance des "Romanichels" internés dans les camps de l'Alsace-Lorraine ainsi que celle des "nomades" internés dans les camps sous Vichy et l'Occupation.
L'auteur invite à aborder la question des gens du voyage avec un esprit ouvert et non partisan et propose des solutions concrètes dans l'intérêt des collectivités territoriales en présence.
Deux expériences d'intervention du Haut Commissariat pour les Réfugiés au Koweit et dans l'ex-Zaïre montrent l'inadéquation du droit international en regard de la demande d'assistance et de protection exprimée par certaines catégories de réfugiés.
Un an après l'adoption de la loi Besson, le numéro fournit une information juridique en tenant compte des expériences vécues par les acteurs associatifs. Il analyse les logiques qui ont animé le législateur de 1912 à aujourd'hui.
L'ouvrage présente en deux parties des documents d'archives (photographies des carnets anthropométriques et courrier de l'administration) puis des témoignages tels qu'ils ont été restitués à l'auteur par les personnes concernées. Le choix a été fait de privilégier l'implication directe des familles par la valorisation de leur témoignage. Il ne prétend pas traiter de la question du camp de Saliers de manière exhaustive mais tente de redonner des noms, des visages et des mots à des personnes trop longtemps oubliées.
A quels critères et à quelles exigences répond la "fabrication" des élites du monde nomade ? Quelles sont les métamorphoses qui la travaillent dans un environnement politique, économique, social et culturel en pleine mutation ? A partir de l'étude de deux exemples - les Touaregs et les Maures - l'ouvrage s'interroge sur la hiérarchie des savoirs mobilisés et valorisés dans chacune de ces sociétés, sur les pratiques et les pouvoirs d'action auxquels ils conduisent, sur les conditions nécessaires à leur perpétuation ou au contraire à leur invalidation. La notion d'élite est prise dans une acception large et étudiée dans une perspective diachronique qui met en avant l'évolution des modalités de transmission des connaissances et de leur contenu. (Extrait de la présentation)
Sur le problème de l'aménagement d'aires d'accueil pour les gens du voyage
Germaine Tillion, ethnologue de renom, fait le récit de son séjour en Algérie, séjour qui a duré de 1934 à 1940. Ce livre est un témoignage-récit d'une vie d'ethnologue et un essai sur les nomades, leurs rites et leur imaginaire.
Parcourant l'aire d'expansion peule à partir du Mali jusqu'au Soudan, huit spécialistes abordent le concept d'ethnicité dans ces contextes changeants qui sont leur lieu privilégié de manifestation.
L'arrivée des Roms en provenance de Roumanie dans l'agglomération lyonnaise entre 1993 et 1998 chercher asile fut à l'origine des tensions qui ont traversé le secteur associatif et les rapports que celui-ci entrenait avec les autorités locales et nationales, la question étant de savoir s'ils rentraient ou non dans la catégorie des demandeurs d'asile au titre de la Convention de Genève. Les associations lyonnaises ont mis en place un dispositif spécifique limité dans le temps et subordonné à la durée de l'instruction de la demande d'asile. A partir des témoignages des Roms lyonnais, cet article analyse le dilemme de l'action sociative qui consiste à les accueillir ou à faire en sorte de réguler les flux, car ils sont le plus souvent renvoyés vers une condition de sans-abri provisoire.